Les Chroniques d’Akasha
Prologue
Ces chroniques font suite à ma première fiction « Que la nuit te soit belle ».
Elles peuvent être lues indépendamment. Cependant pour plus de clarté, vous trouverez ci-dessous un résumé pour vous aider à situer les personnages.
Akasha est née en Atlantide, il y plus de 10 000 ans. Elle est la dernière descendante d’une race différente des humains. Ils étaient plus puissants, vivaient éternellement, possédaient certains pouvoirs psychiques et ils se nourrissaient de sang humain. Mais ils ne pouvaient se reproduire que par un partage du sang, de l’esprit et de l’âme : le Don.
Par un étrange concours de circonstances, Akasha rencontre les membres du groupe de musique Tokio Hotel et se trouve forcée de partager le Don. Ils sont désormais de la Lignée, liés à elle pour l’éternité.
Pour le meilleur et pour le pire…….cela reste à voir !
Les secrets de Dirgenhar
Dirgenhar est un grand château, niché au centre d’une immense forêt, dans une contrée perdue. Il appartient à la Lignée depuis le moyen âge. Il a toujours été un refuge, où tout membre de la race était le bienvenu quelle que soit sa lignée, une sorte de no man’s land, même en temps de guerre entre clans.
A première vue, rien ne le distingue des autres : quatre tours de gardes, une grande cour intérieure, dépourvue d’arbres. Pour ce dernier fait, je plaide coupable : lors d’un atterrissage, je me suis pris un chêne, j’ai donc réglé drastiquement le problème.
Quand le groupe a quelques jours de congé, nous partons souvent à Dirgenhar. C’est isolé, tranquille et nous y sommes plus en sécurité, qu’à tout autre endroit. Je profite de l’un de nos séjours pour leur montrer le secret de notre château. Ils sont maintenant de ma famille, puisque le Don a été partagé. Il est donc temps qu’ils connaissent certains de nos secrets les mieux gardés…..
Je les enjoins de me suivre à la bibliothèque, où nous nous stoppons, à environ trois mètres du mur opposé à la cheminée. D’immenses rayonnages de livres en recouvrent l’entière surface. Je ne prononce que deux mots :
« Belhador Yaendi »
Sous leurs yeux ébahis, la bibliothèque coulisse silencieusement, laissant apparaître une sorte de sas. Je leur montre l’exemple et marche jusqu’au centre de la petite pièce. Quand je vois que les quatre garçons m’ont rejointe :
« Yaendi Belhador »
Derrière nous, l’ouverture se referme, une sorte de bruit sourd se fait entendre. Toute la pièce commence à descendre, c’est quasi imperceptible, je les rassure d’un sourire.
La porte du sas s’ouvre enfin, je les sens trépigner de curiosité et j’en rigole intérieurement.
La première salle a tout d’une salle de gym, cordes pendues au plafond, espaliers, engins de musculation.
- Tu te caches pour faire de la gym ? me demande Tom en rigolant.
- C’est digne de toi ce genre de remarques ! on le regarde tous en se marrant.
- C’est une salle d’entraînement au combat !
- Comme les militaires ?
- Si on veut : close combat, attaque, défense, tous les nôtres on appris à se battre ! Survivre ou périr !
- Toi aussi ?
- Comme les autres !
En quelques secondes d’une prise, suivie de quelques mouvements très rapides, je suis assise sur le pauvre Tom, qui n’a rien venu venir. Georg, Gustav et Bill sont pliés de rire devant son air dépité.
- Alors là, c’est fort !
- Je vous enseignerai les techniques de base ……
Nous passons à la salle suivante : la salle d’armes. Je me souviens de la première fois, où je l’ai vue, j’en avais ressenti de l’excitation et un vague malaise. Je perçois chez les garçons les mêmes sentiments mêlés.
La pièce est immense, c’est d’ailleurs plus un hangar qu’une pièce. Du sol au plafond, plusieurs centaines d’étagères, couvertes d’armes. De toutes sortes d’armes, des plus simples aux plus dangereuses :
Poignards, armes de poings, fusils mitrailleurs, frondes, arcs, suriken, grenades, nunchakus, sabres, visées laser, munitions……
- Tu prépares la guerre ?
- Non ! Ici sont réunies toutes les armes fabriquées depuis ces deux mille dernières années, des plus anciennes aux plus modernes ! Nous avons étudié toutes les armes créées par les humains, afin de pouvoir y survivre et les neutraliser au besoin. Il n’est pas difficile de bloquer mentalement une arme quand on sait quelle pièce bloquer et comment le faire. Je vous apprendrai, je sais que ce n’est pas agréable de se faire tirer dessus, mais rien ne vaut la pratique…..
- Tu sais toutes les manier ?
- Presque !
Joignant le geste à la parole, je saisis un fusil, le charge …..
- Ah non ! Tu ne vas pas l’essayer sur l’un de nous ?
- Non, à gauche il y a une salle de tir !
- Akasha, je n’aime pas te voir armée ! me lance Bill, avec un regard qui en dit long.
Je ne veux pas le peiner, je l’aime trop ! Je pose donc l’arme, en prenant soin de la décharger. Je glisse ma main dans la sienne et l’embrasse tendrement.
- Je suis désolée !
- Je ne t’en veux pas !
- Je n’ai pas réalisé que je vous choquais. Pour moi combattre est une seconde nature. Je le déplore, mais on ne m’a pas laissé le choix. Vous le comprendrez bien assez tôt…..
Nous pénétrons par une porte sécurisée, dans la pièce située à droite du hangar. Je m’attendais à leurs réactions, je ne suis pas déçue :
- Waow !
- C’est pas croyable !
- Ça existe pour de vrai !
- C’est comme dans « WarGames »!
- Bienvenue dans le centre stratégique de l’organisation Aura !
Trois des murs de la pièce sont couverts d’une multitude d’écrans, un géant sur le mur face à la porte, des plus petits sur les deux autres. Derrière nous des cartes détaillent tous les coins du globe en occupant la quasi totalité du dernier mur. Une vingtaine de bureaux se côtoient et sur chacun d’eux, un ordinateur dernier cri ainsi que des serveurs et des banques de données dignes de l’état major d’une armée.
- Depuis ici, vous avez accès à la terre entière !
- ?????
- Aura possède son propre réseau satellite !
- C’est pas possible, seuls les gouvernements ……
- Il faut croire que non !
- On peut voir n’importe qui, n’importe où ?
- Oui ?
- Tiens, tiens…..
- Ce réseau n’est pas conçu pour reluquer Dieu sait quoi, Dieu sait où !
- Comment tu as deviné ?
- Pense moins fort mon cher !
- Tu n’es pas censée écouter !
- Je n’ai pas fait exprès (fous rires de tout le monde)
- Mais cela doit coûter une fortune ! dit Gus, le premier à reprendre son sérieux.
- L’organisation n’a pas de problème d’argent !
- C’est qui ?
- C’est moi ou plutôt nous !
- ?????
- « Yaendi » fut créée par Belhador, mon père après la chute d’Atlantide. Sa mission était de surveiller et d’empêcher les humains de nous détruire. Elle était alors composée uniquement de membres de la Lignée. Il y a environ mille ans, nous n’étions plus assez nombreux, nous avons donc recruté des humains, triés sur le volet. L’organisation prit le nom d’« Aura », elle a des ramifications dans tous les pays du globe, possède sa propre milice privée, son armement, ainsi qu’un réseau de satellites. Quoi qu’il se passe dans le monde, dans l’heure qui suit, Aura est apte à intervenir. Ce sont des humains qui pensent travailler pour des humains….
- Qui la dirige ?
- Il y a toute une hiérarchie, qui rend des comptes au Comité Directeur : donc à moi ! Enfin à nous, vous faites partie de la lignée : vous dirigez Aura avec moi !
- Ils savent ce que tu es ?
- Non, ils ne m’ont jamais vue, que ce soit en vidéo conférence ou par téléphone sécurisé. Je suis juste une voix déformée : je donne le mot de passe « Belhador » et ils sont à mes ordres, sans poser de questions.
- A quoi sert Aura ?
- A préserver la race humaine d’elle-même !
- Hein !!
- Il y a eu la Première Guerre Mondiale, nous avons laissé courir, nous nous sommes dit que les humains retiendraient la leçon. Puis la Seconde Guerre Mondiale, nous avons cette fois supposé que la leçon serait acquise. Que nenni ! Les humains sont des abrutis bornés ! Quand a débuté la course à l’armement atomique, nous avons changé nos objectifs : plutôt que de nous protéger des humains, nous avons décidé de les protéger d’eux-mêmes.
- Comment ?
- Ce bunker a été construit à vingt mètres sous terre, il est totalement indétectable, protégé des radiations, doté d’un système de filtration des virus. Plus bas, il y une salle contenant des réserves de sang cryogénéisé pour pouvoir tenir une dizaine d’années, voire plus, en stase. Un générateur atomique fonctionne en permanence, afin d’assurer la maintenance du système et ceci depuis des années.
- C’est incroyable !
- Avec de l’argent, beaucoup d’argent, il n’y a pas de limites ……….
- Et vous faites cela pour l’amour de la race humaine ?
- Nous préservons simplement notre nourriture ….le sang irradié ne nous convient pas …..
Fin des secrets de Dirgenhar